Jean-Baptiste Epalle, enfant de Marlhes
Jean-Baptiste Epalle est né le 8 mars 1808 à Marlhes d'une famille modeste mais pieuse, ce qui a certainement influencé son désir de suivre une vocation religieuse dès son jeune âge.
Marcellin Champagnat lui fait le catéchisme quand il venait en vacances d'été au Rozey, et un épisode marque profondément le petit Jean-Baptiste. Le prêtre explique qu’à l’autre bout du monde il y a des païens qui ne connaissent pas le Christ. Prenant une pomme, représentant le globe terrestre, il leur dit : "Nous sommes ici, et de l’autre côté de la terre, il y a des enfants qui n’ont jamais entendu parler du Christ".
Après avoir terminé ses études élémentaires, il ressent un appel vers la prêtrise et entre au Petit Séminaire, puis poursuit ensuite ses études au Grand Séminaire de Lyon, où il approfondit sa formation théologique.
Vie au séminaire et ordination de Jean-Baptiste Epalle
Jean-Baptiste Epalle est ordonné prêtre en 1832, à l'âge de 24 ans. Pendant cette période, l'Église catholique en France mettait un accent particulier sur l'évangélisation et les missions étrangères. C'est à Lyon qu'il rencontre les Pères maristes qui se concentre sur l'éducation, les œuvres sociales, ainsi que les missions dans les territoires non-chrétiens. Cela l'inspire profondément. En 1836, il rejoint officiellement la Société de Marie (les Maristes), qui venait d'être approuvée par le pape Grégoire XVI. Cet engagement marque le début de sa carrière missionnaire.
Engagement missionnaire
Les années 1830 et 1840 sont une période d'expansion missionnaire dans le Pacifique Sud. Les Maristes se sont vu confier par Rome la mission d'évangéliser les îles océaniennes. Jean-Baptiste Epalle, avec son zèle missionnaire, est un choix évident pour diriger l'une des plus difficiles de ces missions.
En 1842, il est nommé vicaire apostolique de la Mélanésie et de la Micronésie et sacré à Rome Evêque de Sion, le 21 juillet 1844. Cela signifie qu'il est responsable de l'évangélisation d'une immense zone du Pacifique Sud qui comprend les îles Salomon, la Nouvelle-Calédonie et d'autres petites îles. C'était une mission extrêmement ambitieuse, d'autant plus que peu de contacts avaient été établis avec les populations autochtones, souvent méfiantes, voire hostiles aux étrangers.
Jean-Baptiste Epalle et ses valises pleines de reliques
C'est lors de son passage en France, après sa consécration épiscopale à Rome, que Mgr Jean-Baptiste Epalle rapporte dans sa région stéphanoise des reliques de trois saints martyrs des premiers siècles, retrouvées dans les catacombes romaines :
- les reliques de saint Priscillien
- les reliques de Saint Fidèle (qui furent restaurées et conservées dans une châsse dorée grâce au travail de religieuses de Lyon. Elles sont visibles dans l'église de Marlhes).
- les reliques de Sainte Fortunée (qui se trouvent aujourd'hui dans l'église de N.D. de Lorette).
Chasse de Saint Fidèle, église de Marlhes ©F.D |
Départ pour le Pacifique
En 1845, Jean-Baptiste Epalle quitte la France avec un groupe de missionnaires maristes. Leur destination finale est la Mélanésie, une région encore largement inconnue des Européens. Il fait escale à plusieurs endroits, notamment à Sydney en Australie, où il prend le temps de préparer le reste de son voyage.
Après un voyage de dix mois, Mgr Epalle fait son entrée dans son vicariat (îles Salomon) le 1er décembre 1845. Cependant, dès son arrivée, il est confronté à une grande résistance de la part des populations locales, qui sont méfiantes vis-à-vis des étrangers. Malheureusement, lors de leur débarquement sur l'île de Santa Isabel, Jean-Baptiste Epalle et son groupe sont attaqués par des autochtones et il est mortellement blessé.
Mort et statut de martyr
Jean-Baptiste Epalle meurt de ses blessures le 19 décembre 1845, quelques jours seulement après son arrivée dans les îles Salomon. Ses compagnons ont rapporté qu'il est resté calme et a accepté son sort comme un sacrifice pour la foi. Sa mort est considérée par l'Église comme un martyr en raison des circonstances dans lesquelles il a donné sa vie pour la mission chrétienne.
Même si sa mission a été interrompue tragiquement, d'autres missionnaires maristes ont poursuivi l'œuvre d'évangélisation dans le Pacifique Sud, malgré les dangers et les difficultés.
Présence mariste dans le monde, au Rosey à Marlhes |
Héritage de Mgr Epalle
Jean-Baptiste Epalle est reconnu comme un modèle de dévouement missionnaire. Il est célébré non seulement pour son zèle religieux, mais aussi pour son courage et sa détermination à évangéliser des régions où peu d'Européens avaient mis les pieds auparavant. Ainsi, sa vie illustre le courage et le sacrifice des premiers missionnaires maristes qui ont donné leur vie pour leur foi et pour propager le message chrétien dans des régions isolées et souvent hostiles.
Un demi-siècle plus tard, en 1898, Mgr Vidal, vicaire apostolique de Fidji, conduit une équipe de trois prêtres, un Frère et neuf catholiques fidjiens à Rua Sura, petite île située près de Guadalcanal. L’un des soucis des missionnaires est de retrouver les traces des pionniers de la première évangélisation ; ils reconnaissent les précieux restes de Mgr Epalle qui sont transférés à Rua Sura. Et le petit noyau, aux îles Salomon méridionales, devient multitude : 2 000 catholiques en 1912, 5 000 en 1922. Mais les terribles combats et bombardements qui ont sévi à Guadalcanal en 1942 ont anéanti les reliques de Mgr Epalle qui avaient été déposées dans la chapelle de l’évêché.(Source )