Découvrir Saint Marcellin Champagnat
Naissance et enfance
Marcellin Champagnat est né le 20 mai 1789 au hameau du Rosey dans la commune de Marlhes. Il est issu d’une famille modeste, ce qui a fortement influencé sa vision de l’éducation et son désir d'aider les jeunes défavorisés. La France de son enfance traverse des temps tumultueux, notamment la Révolution française, qui a un impact considérable sur la vie religieuse et éducative du pays.
Dès son jeune âge, Marcellin est marqué par une foi profonde. Il ressent une vocation à la prêtrise, influencé par l’environnement religieux de sa famille.
Alors que Marcellin a 14 ans, un prêtre de passage lui fait découvrir que Dieu l'appelle à la vocation sacerdotale. Marcellin dont la scolarité a été presque inexistante, va se mettre aux études "puisque Dieu le veut !", alors que son entourage conscient de ses limites, essaie de le dissuader.
Formation et ordination
Marcellin poursuit ses études au Petit Séminaire de Verrières et en novembre 1813 il entre au grand séminaire de Saint-Irénée à Lyon où il croise Jean-Marie Vianney (le Curé d'Ars) et Jean-Claude Colin qui deviendra fondateur des Pères Maristes. Malgré ses difficultés, il réussit à terminer sa formation et est ordonné prêtre le 22 juillet 1816, à l'âge de 27 ans.
Au cours de sa formation, il est particulièrement touché par la situation des enfants et des jeunes de son village et des environs. Beaucoup de ces jeunes n’ont pas accès à une éducation adéquate et grandissent sans guidance morale. Cela lui laisse une empreinte durable, et il décide de consacrer sa vie à l’éducation et à la formation chrétienne des jeunes. Il dira : "Je ne puis voir un enfant sans avoir le désir de lui faire connaître combien Jésus-Christ l'a aimé".
Fondation des Frères maristes
En 1817, il exerce son ministère à La Valla comme vicaire. La rencontre avec un adolescent de 17 ans, mourant sans connaître Dieu, le bouleverse profondément et le pousse à créer une nouvelle congrégation dédiée à l'éducation des jeunes. Il fonde ainsi l'Institut des Frères Maristes, avec l'idée que des frères laïcs pourraient offrir une éducation chrétienne aux enfants, en particulier aux jeunes défavorisés. Il voit dans l’éducation une mission essentielle pour transmettre la foi chrétienne et les valeurs morales.
Les premières années de l'institut sont marquées par des défis importants. Marcellin et ses premiers frères doivent faire face à des difficultés financières et logistiques, mais leur détermination et leur foi les soutiennent. Leurs méthodes pédagogiques sont innovantes pour l’époque, mettant l’accent sur la bienveillance, l’encouragement et le respect de chaque élève.
Notre-Dame de l'Hermitage de Saint-Chamond
Marcellin et ses frères participent à la construction de leur nouvelle maison qui va pouvoir accueillir plus de 100 personnes et qui va porter le nom: "Notre-Dame de l'Hermitage". Déchargé de sa tâche de vicaire en 1825, il peut se consacrer entièrement à sa congrégation : la formation et l'accompagnement spirituel, pédagogique et apostolique de ses frères, la visite des écoles, la fondations de nouvelles œuvres.
En 1823, Marcellin reçoit la reconnaissance officielle de son institut par l'Église, ce qui lui permet d'étendre son œuvre. Il encourage l'ouverture de nouvelles écoles et l’établissement de communautés maristes à travers la France.
La pédagogie mariste
Saint Marcellin Champagnat prône une pédagogie centrée sur l'élève. Sa méthode est caractérisée par une approche familiale et un environnement chaleureux. Il insiste sur l'importance de connaître chaque élève individuellement, de soutenir leur développement spirituel et intellectuel, et d’enseigner les valeurs chrétiennes par l'exemple.
Il introduit également des éléments de l'apprentissage pratique, encourageant les frères à s'engager activement dans la vie des élèves, en dehors de la classe. Cette approche se traduit par des activités variées, telles que des travaux manuels, des sports et des sorties éducatives. La formation continue des enseignants et la création d'un esprit de communauté sont également des piliers de sa vision éducative.
Vitrail, église de Marlhes |
Les défis et les épreuves
Au cours de sa vie, Marcellin Champagnat doit faire face à de nombreuses épreuves. Malgré le succès croissant de son institut, il rencontre des oppositions, tant au niveau local que parmi les autorités ecclésiastiques. Il doit également faire face à des pertes personnelles, notamment celle de nombreux frères et élèves, ce qui renforce sa foi et son engagement envers sa mission.
En 1836, il est frappé par la maladie. Sa santé se détériore, mais il continue à travailler avec passion jusqu'à ses derniers jours.
Décès et canonisation
Marcellin Champagnat meurt le 6 juin 1840 à l'âge de 51 ans, laissant derrière lui un héritage éducatif qui continuera de croître. Ses derniers mots, selon certains témoignages, témoignent de son dévouement : "Je vous demande de prier pour moi, mais je vous demande surtout de prier pour l'éducation des jeunes."
Il a été béatifié par le pape Pie XII en 1955 et canonisé par le pape Jean-Paul II le 18 avril 1999. Sa fête est célébrée le 6 juin, jour de sa mort, et il est reconnu comme le saint patron des éducateurs et des enseignants.
L'Institut des Frères Maristes a connu une expansion rapide après la mort de Marcellin, s'étendant dans de nombreux pays à travers le monde. Aujourd'hui, des milliers d'écoles maristes existent, offrant une éducation chrétienne à des millions de jeunes. Le charisme de Marcellin continue d'inspirer les frères et les laïcs engagés dans l'éducation et la mission chrétienne.
Son approche éducative, axée sur la bienveillance et la communauté, reste un modèle pour les institutions éducatives contemporaines. Les principes qu'il a établis au cours de sa vie continuent d’influencer les méthodes pédagogiques et la spiritualité des Frères Maristes à travers le monde.
Saint Marcellin Champagnat est une figure emblématique de l'éducation chrétienne. Son dévouement à la formation des jeunes et sa vision d'une éducation accessible à tous ont laissé une empreinte sur l'Église et sur la société. En tant que fondateur des Frères Maristes, il a ouvert la voie à des générations d'éducateurs, inspirant une approche centrée sur l'élève qui demeure encore vivante aujourd'hui.